Collaborer entre parties prenantes

Date: Upcoming event
Nbr of participants: X people

Language: Français

Comment la collaboration entre des parties prenantes pour la réussite d’un projet soutenable peut-elle s’opérer ?

La collaboration est un processus de réflexion dans la poursuite d’objectifs communs entre une diversité d’acteurs (dont moraux). Il s’agit de renverser l’organisation du travail intellectuel vertical et hiérarchisé (travail cognitif pyramidal) vers une organisation plus horizontale. Les modalités d’organisation de la collaboration consistent en : un principe d’amélioration continue pour tous de chaque tâche et du projet ; une organisation en séquences de tâches (travail asynchrone) ; une information partagée sur les autres tâches parallèles. Le résultat du travail collaboratif dépend de la motivation des acteurs à collaborer, de leur nombre, de leurs compétences et du temps pour ce travail, mais il permet d’associer les ressources de chaque acteur. Ce travail peut permettre un apprentissage collaboratif (tels les MOOC ou les intranets, les Wiki, etc.) et améliorer la coopération, l’innovation, la productivité.

Les principes de la collaboration sont relatives au fait que :

  • Les attentes et objectifs de chaque acteur sont articulés au sein d’un projet
  • Les participants ont des savoirs et opinions différenciés (et les statuts ne sont pas relatifs au statut professionnel)
  • Une position commune est trouvée (transparence du langage, des valeurs, des savoirs et des intérêts)
  • Une organisation est structurée (définition des objectifs, des tâches et des ressources)
  • L’échec est envisagé et chacun se positionne en posture d’apprentissage
  • L’information circule de manière fluide (notamment par les outils numériques)
  • Les objectifs sont identifiés et reformulés collectivement
  • Les contributions sont traçables

Des questionnements se posent :

  • Le numérique est un outil et non une fin en soi pour permettre la collaboration. Il nécessite ainsi d’être encadré, voire d’être articulé à d’autres formes de débats, dont le présentiel.
  • Le web collaboratif présente un risque de formation d’une bulle spéculative du fait d’un investissement par des entreprises pour leurs propres intérêts particuliers, dont le marketing profilé.
  • La collaboration nécessite de créer des moyens pour former du lien et rendre légitime un projet aux yeux d’acteurs aux intérêts différenciés, un manque de mobilisation d’une partie prenante (surtout de l’institutionnel) pouvant y nuire.
  • Les propositions issues des processus collaboratifs ne sont pas nécessairement articulées à la prise de décision, les contributions peuvent avoir peu voire pas d’impact (du fait de la manipulation de ces procédés pour communiquer, etc.), d’où la nécessité de s’infiltrer dans le système institutionnel pour recréer de la légitimité aux contributions.
  • L’enjeu de la fracture numérique (en fonction de l’âge, du genre, du background) fait que seulement certains publics contribuent (en plus des phénomènes d’auto-exclusion du débat public), d’où la nécessité d’accompagner une stratégie d’inclusion numérique, dont au sein des administrations (ouverture des données, changement de mentalité pour travailler en écosystème hors de l’administration).

L’enjeu est de casser les logiques de travail en silo vers des formes de transversalité, pour éviter la privatisation des biens communs (eau, santé, éducation, etc.) par des dits sachant faire (associations, etc.), des désignés pour (élus) ou des opportunistes économiques.